Berlin nous accueille à la veille des festivités commémorant le trentième anniversaire de la chute du mur dans une atmosphère animée voire tumultueuse. Même le temps est à la fête car après une première journée pluvieuse, nous avons profité d'un été indien germanique.
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Installation dans notre très grand appartement et répartition des tâches : faire les courses par exemple pour se rendre compte du volume de la nourriture pour 25 personnes. Cuire 4 kg de pâtes dans des casseroles à peine plus grandes que la normale relève de l'exploit-mais toujours dans la bonne humeur.
Berlin est impressionnante par la multiplicité de ses musées. Celui de l'histoire allemande est incontournable pour des élèves de section européenne. Beaucoup sont interactifs comme celui de la RDA ou le musée sur l'espionnage. Ils nous replongent dans une époque grise de suspicion, de dictature et de manque. La visite de la prison de la Stasi est encore plus glaçante : les salles d'interrogatoire, les cellules des prisonniers rappellent la réalité de la vie des opposants au régime.
Mais Berlin est aujourd'hui une ville qui se reconstruit dans une atmosphère festive et multiculturelle. Pour le festif, nous avons eu droit au spectacle VIVID au Friedrichstadtpalast. Inclassable, à mi-chemin entre le cirque et le Moulin Rouge. Très divertissant en tout cas ! La ville organise aussi des projections sur les façades qui attirent les foules.
Outre nos semi-réussites culinaires et nos sandwichs confectionnés à la chaîne, les « spécialités » berlinoises ont ravi nos palais : l'incontournable Currywurst, le Döner Kebab inventé à Berlin, la bière à l'aspérule, avec modération bien sûr et les repas vietnamien et italien au restaurant pour souligner le côté cosmopolite de la ville.
Une métropole attachante : les habitants rencontrés lors du tournage de notre petit film et lors du rallye se sont montrés fiers de leur ville et prêts à donner des conseils pour mieux la découvrir.
La rencontre avec un témoin est aussi un moment riche pour comprendre la complexité du passé. Eva Tetz, 87 ans, ultra-connectée avec son i-phone nous a rejoints pleine d'énergie et de d’empathie pour les jeunes. Elle était passée une première fois à notre appartement et comme nous étions absents nous avait laissé un message composé de feuilles mortes trouvées dans la rue…Que d'attentions !
Un échange pour comprendre comment on peut , très jeune, collaborer avec la Stasi pour espionner son entourage par peur de perdre son emploi. Très vite, elle refuse cette fonction et sait aujourd'hui qu'elle s'est faite elle aussi espionner. Son dossier qu'elle a pu récupérer comporte 56 pages. Elle garde néanmoins une certaine nostalgie des produits made in RDA ( dont un mousseux qu'elle nous a offert) fière de ce que ces Allemands de l'est ont pu produire malgré le joug soviétique. Elle nous a aussi partagé sa joie de la chute du mur, quand enfin elle a pu rejoindre sans entrave sa famille restée à l'Ouest.
Le mur… dans la Bernauerstraße, nous découvrons qu'il s'agissait en fait de 2 murs séparés par un no man's land. Un mémorial est érigé en mémoire des 140 morts lors des tentatives de passage. Arpenter East Side Gallery sur 1,3 km rend plus concrète la longueur du mur. Les fresques des artistes sont une réponse non violente à l'absence de liberté vécue par les habitants.
Notre dernière soirée est consacrée à la visite nocturne de la coupole du Reichstag directement au-dessus de l'assemblée nationale, le Bundestag. Des élèves allemands chahutent ( pas nous bien sûr!) sous ce dôme de verre dans une totale insouciance. Au loin, on devine le mémorial de la Shoah et ses stèles sinistres ainsi que les démarcations au sol de l'ancien mur. La démocratie n'a pas toujours été une évidence dans ce pays. Puisse cette coupole éclairée être un phare pour l'Allemagne, dont l'histoire nous rappelle les impasses auxquelles mènent les régimes autoritaires…
Nous repartons riches de ces nombreux enseignements mais aussi de tous les moments agréables vécus en groupe. Vivement le prochain voyage !
